La sauvegarde des villages désertés: comment revenir sur un problème ancien. Les archéologues et les historiens savent bien que le déplacement ou le simple abandon des centres habités fait partie de l’ordinaire de l’histoire. La prévalence des fondations, depuis le bas Moyen Age, a fini par embuer l’abandon, et les modèles contemporains de contrôle du territoire ont mis en évidence les graves problèmes que déclenche la concentration de la population dans les aires urbaines et le manque d’entretien de parties toujours plus vastes du territoire. L’abandon – dans ses innombrables nuances - est donc un problème contemporain, et les solutions devraient donc l’être aussi. Les chercher en dehors de la restauration est désormais une tradition : la conservation non seulement de l’image d’ancien, mais de la matière non plus, ne seraient pas suffisantes, et sont sans doute un point de vue limité face aux changements radicaux des modes de vie et de production que l’habitat rural du passé réfléchit. A rebours, ce monde forcé à l’essentiel – au rationnel, au fonctionnel? - a été perçu comme extrêmement moderne : si le village a pu évoquer la réaction la plus sombre, il a pu néanmoins devenir l’image et le siège d’une société antiautoritaire. Les réalisations - pas si rares – méritent un examen critique : le nom de Giancarlo De Carlo, un des architectes modernes italiens les plus indépendants, vis à vis des modes et des idées reçues, est lié à ses œuvres à Urbino, ville qui risquait d’être marginalisée, et au rapport entre architecture, lieu et communauté : son projet pour le bourg câblé de Casella di Castelbianco ne souligne pas seulement les enjeux, essentiellement économiques et sociaux, mais se réclame aussi d’une idée plus générale d’architecture et de territoire. Or, les choix constructifs, entre conservation, destruction, reconstruction, expriment-ils suffisamment la complexité de sa vision ? Comment ont-ils collaboré au succès de l’expérience ? Sont-ils un obstacle ou un atout pour la répliquer, la diffuser ? Et, dans ce dernier but, les techniques sophistiquées dont disposeraient les professionnels de la restauration, ou plutôt, leurs efforts pas toujours heureux de respecter le témoignage, peuvent-ils s’avérer un outil performant dans une perspective autant problématique et moderne ?
Castelvecchio Calvisio: stratégies de connaissance, stratégies d'intervention
GRIMOLDI, ALBERTO
2015-01-01
Abstract
La sauvegarde des villages désertés: comment revenir sur un problème ancien. Les archéologues et les historiens savent bien que le déplacement ou le simple abandon des centres habités fait partie de l’ordinaire de l’histoire. La prévalence des fondations, depuis le bas Moyen Age, a fini par embuer l’abandon, et les modèles contemporains de contrôle du territoire ont mis en évidence les graves problèmes que déclenche la concentration de la population dans les aires urbaines et le manque d’entretien de parties toujours plus vastes du territoire. L’abandon – dans ses innombrables nuances - est donc un problème contemporain, et les solutions devraient donc l’être aussi. Les chercher en dehors de la restauration est désormais une tradition : la conservation non seulement de l’image d’ancien, mais de la matière non plus, ne seraient pas suffisantes, et sont sans doute un point de vue limité face aux changements radicaux des modes de vie et de production que l’habitat rural du passé réfléchit. A rebours, ce monde forcé à l’essentiel – au rationnel, au fonctionnel? - a été perçu comme extrêmement moderne : si le village a pu évoquer la réaction la plus sombre, il a pu néanmoins devenir l’image et le siège d’une société antiautoritaire. Les réalisations - pas si rares – méritent un examen critique : le nom de Giancarlo De Carlo, un des architectes modernes italiens les plus indépendants, vis à vis des modes et des idées reçues, est lié à ses œuvres à Urbino, ville qui risquait d’être marginalisée, et au rapport entre architecture, lieu et communauté : son projet pour le bourg câblé de Casella di Castelbianco ne souligne pas seulement les enjeux, essentiellement économiques et sociaux, mais se réclame aussi d’une idée plus générale d’architecture et de territoire. Or, les choix constructifs, entre conservation, destruction, reconstruction, expriment-ils suffisamment la complexité de sa vision ? Comment ont-ils collaboré au succès de l’expérience ? Sont-ils un obstacle ou un atout pour la répliquer, la diffuser ? Et, dans ce dernier but, les techniques sophistiquées dont disposeraient les professionnels de la restauration, ou plutôt, leurs efforts pas toujours heureux de respecter le témoignage, peuvent-ils s’avérer un outil performant dans une perspective autant problématique et moderne ?File | Dimensione | Formato | |
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