Cette contribution est orientée à la construction d’un nouveau regard sur le phénomène urbain à partir des objets infrastructurels, ces derniers considérés comme observatoires privilégiés ouverts sur la ville. Loin de considérer le regard depuis les infrastructures selon la logique «the view from the road», cette étude porte sur l’analyse des potentialités des sols urbains encombrés (ou occupés) par les infrastructures et de leur rôle de «chambres ouvertes» sur les dynamiques spatio-temporelles métropolitaines. On ne considère pas seulement les équipements infrastructurels pour leur but fonctionnel de connexion entre plusieurs nœuds urbains, mais aussi en tant que éléments porteurs d’hétérogénéité (écologique et formelle) ainsi que «failles» de discontinuité physique et chronologique dans le tissue urbain. «Machines à habiter» (ou «à abriter»), ils peuvent accueillir de nouveaux «contextes» de vie urbaine et être considérés comme moments de «suspension critique» du flux de vie quotidienne. Dans cette logique «à rebours» visant à renverser de l’intérieur à l’extérieur la spatialité intrinsèque des ouvrages d’art, on postule l’ouverture sur l’horizon urbain des espaces consacrés aux emprises infrastructurelles ainsi que leur transformation en observatoires privilégiés de l’expérience de la changeante silhouette métropolitaine. Ils peuvent ainsi devenir (mi)lieux de l’expression de la «potentialité de la conscience» évoquée par Merleau-Ponty. Expression de l’ «ici» e de l’ «ailleurs», de l’ «expérience présente» et de l’ «horizon de l’attente» (A. Picon), les sols des surfaces infrastructurelles peuvent interagir avec le contexte urbain dans lequel ils sont insérés. Ils contribueraient ainsi de façon unique et originelle à la perception de l’intérieur de leur milieu d’appartenance et à la reformulation d’une nouvelle (auto)représentation de la métropole contemporaine.
Silhouette de ville en contre-champ: le socle infrastructurel comme support des imaginaires urbains contemporains
PERROTTI, DANIELA
2010-01-01
Abstract
Cette contribution est orientée à la construction d’un nouveau regard sur le phénomène urbain à partir des objets infrastructurels, ces derniers considérés comme observatoires privilégiés ouverts sur la ville. Loin de considérer le regard depuis les infrastructures selon la logique «the view from the road», cette étude porte sur l’analyse des potentialités des sols urbains encombrés (ou occupés) par les infrastructures et de leur rôle de «chambres ouvertes» sur les dynamiques spatio-temporelles métropolitaines. On ne considère pas seulement les équipements infrastructurels pour leur but fonctionnel de connexion entre plusieurs nœuds urbains, mais aussi en tant que éléments porteurs d’hétérogénéité (écologique et formelle) ainsi que «failles» de discontinuité physique et chronologique dans le tissue urbain. «Machines à habiter» (ou «à abriter»), ils peuvent accueillir de nouveaux «contextes» de vie urbaine et être considérés comme moments de «suspension critique» du flux de vie quotidienne. Dans cette logique «à rebours» visant à renverser de l’intérieur à l’extérieur la spatialité intrinsèque des ouvrages d’art, on postule l’ouverture sur l’horizon urbain des espaces consacrés aux emprises infrastructurelles ainsi que leur transformation en observatoires privilégiés de l’expérience de la changeante silhouette métropolitaine. Ils peuvent ainsi devenir (mi)lieux de l’expression de la «potentialité de la conscience» évoquée par Merleau-Ponty. Expression de l’ «ici» e de l’ «ailleurs», de l’ «expérience présente» et de l’ «horizon de l’attente» (A. Picon), les sols des surfaces infrastructurelles peuvent interagir avec le contexte urbain dans lequel ils sont insérés. Ils contribueraient ainsi de façon unique et originelle à la perception de l’intérieur de leur milieu d’appartenance et à la reformulation d’une nouvelle (auto)représentation de la métropole contemporaine.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.